Et la Corona s'en fut alors planter ses choux, "Tomates" et "Pamplemousses" du côté de la rue des Cèdres. Là, sur un podium de fortune, près d'une chambre à lessive parfaitement rodée pour le blanchiment des flacons, défila la fine fleur des conférenciers lausannois, de Rivaz (Paul Chaudet) et d'ailleurs. Mais hélas, il y avait, selon l'expression consacrée, chute à l'applaudimètre. Il fallait réagir.
D'abord, à coups de prologues. Las du Palace et des mondanités de rotonde, les ténors et autres barytons de l'époque se plurent à investir des lieux aussi champêtres que possible. Ainsi Servion où amours, délices et orgues ne furent pas de vains mots et où les sous-préfets aux champs de service firent carrément donner des amygdales devant des assistances record. Plus tard Echandens, ensuite Belmont, ring d'un fameux coup de bouteille bien ajusté qui mit en péril l'arcade sourcilière d'un frère de couleurs carolingien et la soirée tout entière.
Ensuite, à force de rallyes, puisque de fringants équipages sillonnèrent les coins les plus reculés du pays à la recherche d'un Graal dans lequel le vin s'était quelquefois curieusement changé en huile de colza (se rappeler certaines épreuves gustatives!).
Entre-temps, les bouilleurs de May Bowl fermèrent une nouvelle fois leurs cantus et quittèrent les Cèdres pour investir avec Zipfel, force et attrapes un local bien sous tous rapports.